Habemus papam

Pour vous dire à quel point je suis en retard dans ce que j'avais envie de partager avec vous... Donc, flash back.

Je venais de coucher Félicien.  L'Homme est devant son PC, la Fillette en train de dessiner.  J'ouvre la porte du salon, et l'Homme me dit : "on a un pape".  Ah bon, si vite ! On permet à la Fillette de rester.  Moment historique, on n'assiste pas à l'annonce d'un pape tous les jours ! Moi, génération Jean-Paul II, j'avais 4 ans quand il a été élu et presque 31 quand il est mort.  Et je me souviens très bien de l'annonce de son successeur.  J'étais, avec mon mari et deux autres couples, dans la salle d'attente de mon gynécologue, à qq jours de mon accouchement.  Et tous les six, on s'est exclamé en choeur : "mais c'est pas vrai !"

Je m'égare, mais ça, c'est pour combler l'attente.  Car on attend, on attend... longtemps... pendant ce temps, on essaye de conscientiser la Fillette.  Et on se dit que peut-être, il est comme dans le film "habemus papam", mort de trouille, et qu'il n'ose pas se montrer.  En fait, par après, on se dira que, finalement, il était peut-être en train de se disputer avec la curie romaine !

Enfin l'annonce : Mario Jorge Bergoglio, un argentin.  Double moment historique ! Pour la première fois un pape non européen et en plus d'Amérique latine ! Et Jésuite.  La veille, j'étais au téléphone avec notre aumônier Jésuite, et en boutade, je lui avais dit "Si on avait un pape Jésuite avec une ouverture d'esprit comme la tienne, ce serait formidable !"  Et j'avais cherché sur le net le nom des cardinaux jésuites, et on faisait le tri : celui-ci trop vieux, celui-là peut-être...

La Fillette, elle, dessinait toujours... Et puis le nom de ce nouveau pape : François.  Comme François d'Assise.

Sa demande à la foule de le bénir, son sourire, son origine, oui, je suis contente.

Un prêtre soulignait que François d'Assise avait entendu dans sa prière "Va, François, et répare mon Eglise qui est en ruine".  Tout un symbole.

Je n'attends pas du pape François qu'il révolutionne la pensée de l'Eglise en matière de bioéthique (avortement, euthanasie, etc) car l'Eglise est "pour la vie" de manière générale.  Mais qu'elle affiche plus de compassion, ça oui.  Sans doute l'Eglise ne sera pas non plus pour le préservatif, car l'Eglise prone la fidélité (et donc pas besoin de préservatif).

Cependant, que les choses soient claires.  Si je fais partie de l'Eglise, cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec tout ce qu'elle prone.  J'aime mon mari, mais je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit.  J'ai un employeur, mais je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il décide.  Et comme l'a dit un jour un ami, le pape, c'est comme un grand-père : on n'est pas toujours d'accord avec ce qu'il dit, mais il rassemble la famille.

Et pui, je m'adresse surtout à ses détracteurs, soyez honnêtes : vous préfèreriez que l'Eglise dise "allez forniquer à tout va, ensuite, avortez, et si avez le sida, ayez recours à l'euthanasie" ? Moi pas.  Que ce soit de l'Eglise ou de n'importe quel mouvement, je ne pourrais pas adhérer à ces paroles, à ces fondements-là.  Je préfère me faire un avis nuancé.

Je pourrais discuter des heures, mais le but de mon billet, c'était de dire tout mon espoir en ce nouveau pape, de ce "nouveau" monde.  Ce pape qui pense aux pauvres.  Ce pape qui se fait tout petit devant la foule.  J'espère que, comme le Christ, l'Eglise se fera plus proches des plus petits, des pauvres dans les sens du termes.