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Le premier jour du reste de ma vie

Le premier jour du reste de ma vie
Le premier jour du reste de ma vie
  • Le premier jour du reste de ma vie, ce fut le 27 avril 2012, lorsqu'on m'a annoncé que j'étais atteinte d'un cancer du sein. Ce blog, au départ factuel, raconte mes traitements, mes états d'âme, mes coups de coeur/gueule, et ce que j'ai envie de partager.
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20 mars 2015

3 semaines post-op

et bien voilà, c'est mon dernier jour de "congé maladie".

Je ne sens aucune douleur, j'ai de jolies cicatrices, je me sens sereine, je n'ai aucun symptome lié à la ménopause, bref tout va bien.

Enfin presque bien.  Des cauchemars et des insomnies int perturbés mes nuits, je suis très fatiguée.  Je dors mieux depuis mardi, je commence à récupérer.

Donc, chers collègues, lundi, je serai de retour !

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20 mars 2015

Hommage à vous qui ne saviez pas compter

A l'aube de mes 14 ans, alors que dans mon entourage on était impatient de manger des gaufres (drôle de tradition) vous vous êtes enfin décidés à fonctionner.  Dès le début, vous m'avez causé bien des soucis, parce que vous ne saviez pas  compter.  Toujours dans une poche, au fond de mon catable ou d'un sac, je devais cacher une "protection".  Vers 16 ans, j'en découvris une version nettement plus petite, plus discrète, car vous ne saviez toujours pas compter.

A 18 ans, une pilule débarque dans ma vie.  A défaut de vous apprendre à compter, on va vous empêcher de fonctionner.

A 29 ans, je pense naïvement que durant toutes ces années, enfin, vous aviez appris à compter.  Mais ce fut encore plus compliqué.  Un gynécologue à cette époque decide de vous faire rentrer ces 28 jours dans la tête à l aide d'une pilule miracle, ou du moins apprendre à compter jusqu'à 14, période à laquelle vous êtes sensés laisser partir cette petite cellule capable de fabriquer un petit d'homme.  Hélas rien n'y fit, le résultat fut un terrible mal être pour moi, et lorsqu'il décida de tripler la dose, j'ai juré intérieurement en fermant la porte de son cabinet que je ne retournerais plus chez lui.

Alors, les mains magiques d'un microkiné vous ont secoués, vous ne saviez toujours pas compter, mais au moins la conception de notre fille avait pu avoir lieu, me permettant par la même occasion de changer de gynécologue.

Optimiste, je pensais que cela vous servirait de leçon, que maintenant vous y arriveriez à compter jusqu'à 28.  Mes espoirs furent encore anéantis,  sans cesse vous dépassiez ce chiffre, allant de 35 à 70.   Un nouveau petit miracle se produisit toutefois, mais cette graine de bébé cessa de vivre au bout de 7 semaines.  Après le curetage de circonstance, enfin, enfin ! vous avez montré votre capacité à compter jusque 28 ! Je me suis posée des questions, me demandant ce qui aurait pu se passer durant cette anesthésie.  Ma joie fut de courte durée, cela ne se reproduisit plus.

Mon âge avançant, il fut proposé de vous booster un peu, et de vous mettre sous haute surveillance technologique et un petit bout d'homme fut conçu, mais encore une fois, il ne s'installa en moi que durant sept semaine.  Nouveau curetage, mais vous ne saviez toujours pas compter jusqu'à 28.  Honnêtement, si vous aviez compté même jusqu'à 35, cela m'aurait convenu, pour autant que vous y réussissiez chaque fois, que vous permettiez à mon corps de fabriquer cette fameuse glaire dont on me parlait, mais dont j'ignorais l'existence.  

Après des péripéties dont vous n'étiez pas responsables, une envie de comprendre, de mieux me connaître m'a menée chez une kinesiologue.  Alors que vous ne saviez toujours pas compter, notre petit garçon naquit enfin.  

C'est alors que les squatteuses s'installèrent dans mes seins, et qu'une guerre atomique fut menée afin de les combattre, de les détruire.  Ces produits chimiques auraient pu mettre fin à votre vie, mais vous vous êtes simplement mis en résistance, apprenant plus ou moins à compter.  11 mois après, vous vous êtes remis au travail.  Est-ce aidés par le petit morceau de cuivre installé tout près de vous ? Est-ce parce que vous aviez enfin conscience de votre importance dans ma vie ? Toujours est-il que vous faites des progrès, que vous comptez de mieux en mieux, entre 24 et 32, et vous me faites même découvrir cette fameuse glaire qui m'aurait été si utile pour savoir quand concevoir les petits d'homme.  De conception, je n'ai plus envie : la fatigue, l'énergie que la Fillette et le Viking me prennent, la crainte de voir de nouvelles squatteuses font que non, vraiment, je suis en paix avec cela.

Je suis heureuse de tous les signes que vous m'envoyez.  Tous les mois ? Vraiment ? Non.  En mars, une prise de sang est faite, et en attendant ses résultats, vous restez à nouveau tapis au fond de moi, sans vous manifester.  En juin, le jour même où le résultat digne d'un code secret tombe, BRCA1, vous laissez couler le sang retenu, et comptez enfin jusqu'à 28.  Ironie du sort ? 

Après une consultution émotionnelle chez mon gynécologue, la decision est prise, MA décision.  Il devient soudain impératif que je me sépare de vous.

Oui, je vais me séparer de vous. Pas parce que vous ne savez pas compter.  Parce que vous portez en vous une bombe sans détonateur, dont personne ne sait quand elle fera BOUM.  Ni même si ce sera le cas.  

De conception, je n'en ai plus envie, je suis en paix avec cela... de ménopause non plus je n'en ai pas envie, cependant, mourir serait pire.

S'il est vrai que la route fut sinueuse, vous m'avez quand même permis de donner la vie deux fois.  Je ne veux pas que vous me donniez la mort.

Juste avant de me séparer de vous, allongée dans mon lit,  je vous ai dit adieu, je vous ai dit merci.  

Je suis en paix.

9 mars 2015

une semaine post op

Voilà, ça fait même plus d'une semaine que je suis sortie de l'hôpital.  Et je vais bien.

Je n'ai ressenti aucune douleur.  Je pensais même avoir des douleurs aux épaules liées à la position en déclive, et j'avais anticipé en prenant rendez-vous chez l'osthéopathe.  Et bien rien.  Il faut croire que j'ai été placée sur des petits coussins ! Même si il dit que les dieux étaient avec nous, moi je dis que mon gynécologue a travaillé comme un chef (même qu'en fait, c'est lui le chef...)

Il a également fait de la "haute suture", je pourrai mettre un bikini cet été ! Et je peux vous dire qu'en comparaison avec deux copines qui ont été opérées en même temps que moi, même s'il s'agissait de tout autres opérations, je suis gâtée.

Je n'ai actuellement aucun signe de ménopause.  Pourvu que ça dure !

Je suis un peu fatiguée, et il faudra encore un peu de temps pour que tous les organes se remettent en place.  Le rendez-vous chez l'osthéopathe n'a pas été inutile pour ce dernier point.

Bref, je vais bien.

 

27 février 2015

Mon séjour

Mercredi matin, j'avais rendez-vous à 7 heures aux admissions.  

Équipée de mon sac rempli d'une chemise de nuit, d'un peignoir, de pantoufles, d'une trousse de toilette, d'essuies, d'une tenue de détente pour la sortie, de livres, mais aussi et surtout d'un panda et d'un panda roux, peluches que mes enfants ont voulu que j'emmène, c'est le cœur battant que je suis montée au 9A.  Ma chambre était juste à côté de celle où j'étais pour la mastectomie/tumérectomie, j'avais à nouveau vue sur les terrils dans le brouillard et le parking étrangement vide.

Interrogatoire traditionnel, mise en place de ces magnifiques bas blancs, annonce de l'heure prévue (début d'après-midi) que, d'instinct, après la visite de mon gynécologue, je pressens pour plus tard.  

Et puis l'attente.  Je lisais "la voleuse de livre" en essayant de gérer ce stress qui m'envahissait et dont je cherchais la raison, car il dépassait justement ce que j'estimais de raisonnable : l'anesthésie, oui, c'est ce qui me stressais le plus.

Midi trente ou presque, on me fait avaler cette dose infâme de tranquillisant qui n'a jamais d'impact sur moi.  Et nous descendons, en plaisantant sur le fait que j'ai rêvé que je me faisais opérer à 15h30.

installée dans le box, je me mets dans une position approximative de lotus couché et me concentre, me détend.  Je dis adieu à mes ovaires et puisque je confie mon corps à mon gynécologue, je décide de confier mon esprit à qqn qui a une belle philosophie de vie.   Et je ne peux m'empêcher de sourire en entendant le monsieur du box d'à Côté ronfler et à peine être capable de répondre aux questions de l'infirmière, au moins un sur qui le "dormicum" fait de l'effet !

Quelques instants plus tard, une infirmière vient me dire que ce sera pour plus tard  à cause d'une urgence.  Nous remontons. Ma zénitude est mise à l'épreuve ! Plus moyen de me remettre dans le bain de mon roman, donc, je me plonge dans la bd que ma fille m'a prêtée, à savoir Lou, les deux derniers tomes.

15 h, re dormicum (je vais délrer avec deux doses !) re descente en salle d'op.  Re plaisanterie sur mon rêve prémonitoire, re détente.  quelques mots échangés avec mon gynecologue.  Interrogatoire, 3x, c'est sûr, il n'y aura pas d'erreur (En même temps je me dis que mon gynecologue remarquerait quand même bien si c'était qqn d'autre que moi sur la table)  Entrée en salle d'op, chapeau sur la tête, perfusion, on me passe un truc autour du cou, masque soit disant d'oxygène, j'essaye de lutter et d'attendre mon gynecologue mais pas moyen, je sombre dans le sommeil.

je suis Sidéra (la mère de Lou, dans la bd que j'ai mentionnée plus haut a écrit un roman dont l'héroïne s'appelle Sidera), je suis un personnage de bd blonde avec une tenue moulante fushia, et je combats dans une univers jaune vif.  Et je sens qu'on m'enlève un truc, en fait le masque à oxygène.  J'ouvre un œil, je pense que l'horloge de la salle de réveil ne fonctionne pas car il est 18h et que moi, Xena/Sidera, je me réveille presque aussitôt après une intervention.  Force est de constater que l´horloge fonctionne puisqu'elle indique maintenant 18h15... Panique ! Mon gynecologue a-t-il eu une mauvaise surprise ? A-t-il du enlever plus que prévu ? Je passe la main sur mon ventre : trois pansements, non, tout va bien.

Retour dans ma chambre où paraît-il mon mari tourne comme un ours en cage.  A peine qq paroles échangées, un bisou, il part pour récupérer nos enfants, on le leur avait promis et moi je somnole encore, j'envoie des nouvelles.

La nuit à l'hôpital, Aaaah, que du bonheur ! étant en face du bureau, ça n'arrange rien.  Dormir sur dos pour moi, c'est franchement difficile.  Question douleurs, j'ai surtout mal au dos, donc, je joue avec mon lit : couchée complètement, assise, semi assise, jambes relevées.  Puis j'ai l'idée de placer un panda de chaque côté de la tête et en position semi assise je trouve enfin une position de confort.  Je dormais bien , quand le monsieur de la chambre d'à côté tombe, alors qu on lui avait déjà dit la veille qu'il ne pouvait pas se lever.  Échanges, que dis-je, engueulades en italien avec l'infirmière... 

Il me faut un certain temps pour retrouver le sommeil, entourée de mes pandas (si qq ouvre la porte, il/elle devrait être écroulé de rire).  5h30, prise des constantes.  Bon, franchement, est-il vraiment utile de réveiller les patients si tôt, hein ? ma tension est remontée, c'est bien.

et apres, ben plus moyen de retrouver mon sommeil... J'appelle l'homme à 7h15, il pense que je veux vérifier qu'il est bien réveillé, mais je voulais juste dire bonjour aux enfants.  Eux dorment encore... Je pourrai les saluer rapidement vers 8h, où mon fils m'annonce qu'il mange un pain au chocolat et qu'il m'en donnera un à Noël (merci mon chéri).

Ensuite, succession de choses : reprise des constantes, ma tension se prend pour une alpiniste et grimpe à 14, mais apparemment ça n'inquiète personne d'autre que moi.

Mon déjeuner royal est servi : 4 biscottes, de la minarine et du café ! Petite diète tant que je n'ai pas "dégazé", LE sujet qui préoccupe tous ceux qui me soignent.

Jé suis libereeeee, delivreeeee de la sonde urinaire (que j'ai bénie car je suis une coincée de la panne)

le service est rempli d'etudiants, tous bien sympathiques, certes, mais je ne comprends pas leur obstination à vouloir que je fasse ma toilette dans mon lit.  Je pense "solution" : levez-moi, je pourrai me laverà l'évier ? Non.  Je rentre chez moi aujourd'hui, faut-il vraiment que je me lave maintenant ? Oui.  On m'apporte un bassin, mes essuies, ma trousse, mes gants de toilette.  Me laver dans le lit, quelle horreur, après tout sera mouillé ! un brin de rébellion me fait dire que je ferai le minimum, na.  Au moment de plonger ma main droite dans l'eau, problème, il y a la perf, raison de plus pour faire le minimum.  Mais c'est qu'elles sont coriaces ! Elles m'envoient alors la jeune étudiante aide soignante... je me laisse faire au départ à contre coeur  mais elle était vraiment charmante : d'origine africaine, elle s'appelle Rose, on papote, et vient le moment de passer dans ma liquette les trois perfs qui se touillent bien sûr... C'est le moment que choisit mon gynécologue pour passer, moment de rire en ce qui me concerne à voir sa tête se cachant derrière le rideau en faisant semblant d'être horrifié par la scène.  La pauvre Rose était embêtée... 

Ensuite me voilà libereeeeee, delivreeeee, de la sonde urinaire.  L'infirmière me fait lever jusqu'au fauteuil (deux pas) trajet que je refais presque illico en sens inverse pour refaire les pansements.  Ce sont les deux étudiantes têtues qui viennent... qui s'avèrent être ma foi bien courageuses.  Toutes les deux sont mamans et ont repris leurs études en promotion sociale : 5 années ! Total respect.

et puis succession de visites : une copine qui était hospitalisée dans un autre service, la diététicienne, la kiné (je les connais toutes les deux, vu mes nombreux passages précédents) et pendant que je fais mes exercices mon gynécologue repasse, confirme ma sortie, mon merveilleux diner arrive ( bouillon sans légumes, petit pain, rôti de porc au jus, pommes de terre vapeur, Miam... Je me suis contentée du bouillon et du pain), mon mari arrive, on emballe tout, jé mets ma tenue de yoga, je prends mes papiers et...

au revoir le 9a !

 

 

25 février 2015

PO-SI-TI-VER

voilà, il semblerait que l'intervention aura lieu début d'apres-midi, ça me laisse le temps de trouver des côtés positifs à cette opération :

  • les week-ends en amoureux ne tomberont plus jamais mal
  • j'aurai un peu plus de place dans les bagages pour les vacances
  • je pourrai vider un tiroir (mais pas le remplir trop vite, la Fillette va avoir 10 ans, le temps passe vite)
  • mon empreinte écologique diminuera 
  • je pourrai revendre mes boîtes de tampax sur eBay.  Bon, ça c'est de la blague mais j'en ai qq-unes quand même, parce qu'évidemment c'est au moment d'aller à la piscine qu'on se rend compte que "ça n'est le moment" et voilà.  Donc, si ça peut faire plaisir à l'une d'entre vous, je viderai un peu plus vite mon tiroir.

Et puis il y a les trucs marrants, comme faire peur aux pigeons qui viennent sur le bord de la fenêtre, sous le regard attendri de Cramique et Chocolat, panda et panda roux de leur état (bah oui, je passe une nuit hors de la maison, l'éternité quoi, alors mes enfants m'ont donné chacun une de leur peluche).  Petite digression : vivement la réouverture de Pairi Daiza !

Et puis il y a un bouquet de fleurs reçu hier d'un expéditeur tout à fait inattendu, qui m'a touché et ému.  

Et il y a aussi les messages reçus de tous les horizons.

Si vous entendez la chanson "le portrait" de Calogero, pensez à moi, car elle me dit que j'ai pris la bonne décision.

 

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10 décembre 2014

25 février 2015

J'ai rendez-vous avec le bistouri de mon gynécologue.

La date a été choisie et fixée la semaine dernière, après lui avoir posé toutes mes questions.

Une intervention de courte durée, trois petites cicatrices, une nuit à l'hopital, 4 semaines de convalescence.

La raison a pris le pas sur l'émotion.

Je ne suis toujours pas enchantée d'être ménopausée, même si je suis certaine de ne plus vouloir d'enfant.  Car ils prennent du temps, de l'espace, et même si, juste après la naissance de notre Fiston, je n'aurais pas été contre un troisième enfant, son reflux m'a épuisée, et je n'aurais plus d'énergie après ce que mon corps a enduré.

La conception de nos deux enfants ne fut pas simple, et pourtant il y a bien pire, et j'ai quand même deux enfants.

Je n'avais pas de cycles réguliers, je devrais même dire qu'ils étaient très irréguliers.  Je doutais même de ma capacité à être enceinte.  
Le gynécologue que je consultais à l'époque m'a donné un médicament pour provoquer une ovulation, deux cachets par jour qui m'ont donné tous les effets secondaires indiqués.   Et ça n'a pas fonctionné.  Non pas que je m'attendais à être enceinte, mais au moins à avoir un cycle normal.  Il m'a alors proposé d'en prendre 3, j'ai pris l'ordonnance, me jurant que je ne les prendrais pas, et que je chercherais un autre gynécologue.
Une collègue m'a parlé de la microkinésithérapie, j'y suis allée, 2 mois plus tard, j'étais enceinte.  Et j'ai changé de gynécologue (quelle bonne idée j'ai eue, je ne l'ai jamais regretté), parce que je savais que celui-là, il ne me regarderait pas de travers quand je prononcerais le mot "microkiné".

3 ans après la naissance de ma fille, j'étais à nouveau enceinte, naturellement, même si la situation de mes cycles ne s'était pas améliorée.  Je me souviens d'ailleurs avoir fait le test de grossesse le jour de son anniversaire.  Mais au bout de  7 semaines de grossesse, le coeur s'est arrêté de battre.  Je me suis dit que c'était la nature.

Un an plus tard, à nouveau enceinte mais cette fois avec un coup de pouce de la médecine, un monitorage, des analyses, mais à nouveau fin de l'activité cardiaque aussi au bout de 7 semaines de grossesse.  Là, je n'ai pas pris les choses si sereinement.
On fait des analyses complémentaires, j'ai consulté une kinésiologue, j'ai fait le deuil de cette grossesse, cessé de me sentir coupable, les résultats des analyses étaient encourageants.  La médecine nous a donné un nouveau coup de pouce via un monitorage et le même médicament que mentionné plus haut, à plus petite dose, pour booster mes ovaires vieillissant, et le Fiston était "en route".

A peine le retour de couche arrivé que le cancer m'envahissait.  Les chimios ont eu raison de ma fertilité, avec toutefois la possibilité que tout rentre dans l'ordre.

11 mois après l'arrêt de mes dernières règles, j'étais à nouveau fertile.  Effet stérilet (en cuivre) ou effet chimios, depuis, j'ai un cycle +/- réugulier, on va dire entre 24 et 30 jours.  
Quel bonheur de sentir enfin mon corps de femme réagir aux hormones qu'il produit, de savoir quand l'ovulation a lieu, de pouvoir dire à mon mari "j'ai ovulé, je ne suis pas enceinte et donc je suis de mauvaise humeur" (petite pensée pour mon prof de religion de rhéto qui nous avait expliqué ce fait).  A 40 ans, il était temps ! 
Tout cela, ce sera fini.  Cela aura été de courte durée.

Au delà de la crainte des douleurs, il va falloir que je fasse le deuil de cette vie-là, de ces sensations-là.

Comme cela m'a été dit pas plus tard que ce soir, prendre cette décision, c'est faire un cadeau à mes enfants.  Mais aussi à mon mari.  Et je devrais dire, surtout à moi.  Même s'il me faudra peut-être un peu de temps pour que je me remercie de me faire  ce cadeau.

 

1 décembre 2014

Black out

Chaque soir, après la météo, on nous informe du risque du black out.

Depuis qu'on en parle, et à chaque fois que je lis ce mot, je me dis que le gars qui a proposé ce truc ne devait pas avoir d'enfant.  Il doit être hermite.  Ou il a quelques neurones grillés.  Ce gars n'a pas du réfléchir plus loin que le bout de son nez pour proposer de couper l'électricité entre 17 et 20H !  Ou alors il regarde trop les films d'anticipation ou les films catastrophe.  Ou encore, il veut savoir si "Ravages" de Barjavel pourrait se passer en vrai.  Ou il a des actions dans une société qui produit des groupes électrogènes.

Déjà, je ne sais pas quand je serai concernée.  Je sais que je suis en zone 3.  Et que toutes les cabines de ma commune sont concernées.  J'ai cherché, cliqué sur des liens, mais nulle part on me dit si et pourquoi je serai concernée.  Cela me semble bien flou.

Imaginons que voilà, ça y est, c'est mon tour.  A 17 h, plus d'électricité jusqu'à 20H. 

Première question : est-ce que Elia va payer les heures que je ne presterai pas chez mon employeur ? Parce que, à 17h, je suis sur le chemin du retour.  Et donc, mes enfants sont à la garderie.  Pour être de retour avant 17h, comme beaucoup de parents le feront, je devrai quitter mon lieu de travail vers 15h30.  Et encore, je suis en voiture, car, à ma connaissance, personne n'a dit que les trains pourraient rouler.  Et quid des trams et métro ? 

Voilà, ça y est, on est rentré.  On allume les bougies.  On se glisse sous la couette en attendant, on... ah non, les enfants sont là, non, on ne fera pas partie de ceux qui contribueront au baby boom.  
Si on n'était que deux, soit on filerait sous la couette donc, soit on se munirait d'une lampe frontale et d'un bon bouquin en grignotant des chips.  
Mais voilà, on a des enfants.  Donc on leur explique qu'on ne mange pas (quoi qu'ils risquent d'aimer le repas chips), qu'on ne se lave pas, et on essaye de jouer à un jeu en s'emmitouflant dans une couverture en polaire.  Sauf que le Viking, à 3 ans, il ne va pas comprendre ce qu'il se passe, on aura intérêt à être créatifs ! Et à bien planquer les bougies.
Est-ce que Elia va écrire un mot d'excuse à la maîtresse de la Fillette pour lui expliquer qu'elle n'a pas fait ses devoirs ? Bon, allez, pour ça, ce ne sera pas nécessaire, elle n'habite pas loin, elle est dans la même zone, elle comprendra.

Il serait égoïste de ne penser qu'à moi.  Je pense aux hôpitaux.  Même s'ils disposent de groupes de sécurité, j'ose espérer qu'ils seront prévenus suffisamment à l'avance.
Je pense aux personnes qui suivent des traitements à domicile.  Les personnes en fin de vie par exemple.  Je suppose aussi qu'il existe des dispositifs de secours, mais durent-ils 3 heures ? 
Je pense aux commerces.  Ce serait pire qu'une grève.  Je me demande ce que prévoit l'AFSCA en matière de chaîne du froid... Est-ce que les frigos et congélateurs ne devront pas être vidés ? Idem pour les boucheries.   Idem pour les restaurants, les glaciers, bref, tous ceux qui vendent de la nourriture.
Que feront les entreprises qui fonctionnent aussi la nuit ? Vont-elles mettre leurs ouvriers en chômage technique ? 
Et les pompes à essence, n'ont-elles pas besoin d'électricité ? 
Et les crèches, les gardiennes d'enfants, les postes de police ? Et les postes de secours, les services de télévigilence ? il y a de plus de centrales téléphoniques qui fonctionnent avec l'électricité.

Durant ces trois heures, on pourra toujours prier.  Pour qu'il n'y ait pas de problème avec les serveurs informatiques de tous genres, pour qu'aucune vie ne soit en danger à cause du black out, pour qu'aucun train ne soit bloqué dans un no-man's land, entre autre.

Voilà quelques exemples qui me sont venus comme ça, mais je suis sûre qu'il y a d'autres cas problématiques.

Côté matériel, il m'a été suggéré d'utiliser des lampes frontales pour éviter de voyager dans la maison avec des bougies.  On en a déjà une, nous disposons aussi d'une lampe de camping qui fonctionne avec une batterie rechargeable.  Nous avons aussi investi dans camping gaz à deux becs.  Un pour cuisiner un petit truc (des pâtes, du riz, des saucisses en boîtes, ...) et l'autre pour avoir de l'eau chaude.  Même si on ne s'en sert pas, je pense que ça amusera les enfants ou les amis de cuisiner au fond du jardin.

Pourtant, j'ai qq solutions, simples comme bonjour.  Ah, ça y est, je sais, le gars qui a proposé le black out, il est ingénieur ! Je viens de me faire qq amis...

Je reviens sur mes propositions : 

  1. Eteindre les enseignes de magasins et les panneaux publicitaires
  2. Supprimer l'éclairage des monuments et bâtiments comme les église, l'hôtel de ville, etc
  3. Diminuer l'éclairage plublic, sur les autoroutes, 1 poteau sur 3 me semle suffisant.

Alors, à qui dois-je écrire pour faire entendre mes propositions ? Je pourrai avoir une prime si ça fonctionne ? 

 

 

3 novembre 2014

Soupe de chou-fleur de ma création

Ingrédients : 

Un petit chou-fleur

1 petite échalotte

1 cuiller à soupe de beurre

1 petite boîte de lait de coco

1 cm de gingembre frais

du curcuma

un cube bouillon, ou mieux, du machin en poudre bio

sel, poivre

eau

 

Préparation

Couper le chou-fleur en petits bouquets et le laver.

Faire fondre le beurre dans une casserole et y faire suer l'échalotte émincée.

Ajouter les bouquets de chou-fleur, remuer.

Verser le lait de coco, ajouter le gingembre, le curcuma, le sel, le poivre.

Laisser mijoter qq instants.  Retirer un peu de chou-fleur pour la garniture.

Diluer ou dissoudre le bouillon dans une petite tasse d'eau bouillante, et verser dans la casserole

Couvrir d'eau, jusqu'à ce que le chou-fleur soit bien cuit.

Retirer le gingembre avant de mixer si vous trouver que c'est trop fort pour vous (mon mari a aimé avec moi, moi je dis que j'aurais dû le retirer avant de mixer).

1 septembre 2014

Les vacances sont finies

"On" m'a fait remarquer que j'étais toujours en train de hurler et qu'il était tant de changer ça.  Donc, maintenant que les enfants sont rentrés, je vais essayer de consacrer un peu de temps à continuer à vous raconter ma vie.

Il me semble que c'était hier que je me demandais où j'allais "caser" le Fiston pendant que je travaillais... qu'est-ce que ça a passé vite !
J'ai l'impression d'avoir fait et défait des valises sans arrêt.
Mon corps réclame du soleil, de la lumière, de la chaleur (pas la canicule hein ! 25°C, il est satisfait).

J'ai un goût de trop peu.  Une impression que ces vacances n'ont pas existé.  Un sentiment de manque de contacts avec mes enfants.
Et mon cerveau encombré par cette affaire d'ovaire n'a rien arrangé.

Tout d'abord, la Fillette est allée au camp Lutins, du 1er au 11 juillet.  5 jours de beau temps, 2 jours moyens, le reste de pluie.  Mais elle en garde quand même un bon souvenir, et si le lieu était rudimentaire, le dortoir était bien sec, et il y régnait une douceur certaine.  
Le truc drôle pour moi, ce fut de faire les lessives à son retour, sachant qu'il pleuvait et que tout ne passe pas dans le séchoir.  Mais avant cela, le truc encore plus drôle, ce fut de retrouver tous les vêtements.  Evidemment qu'elle avait un sac ! Mais il était à moitié rempli, j'ai retouvé le reste dans la caisse des objets perdus pour commencer, dans le sac à dos, la boîte à souvenirs, et ... au fond du sac de couchage.  Au final, elle n'a perdu qu'une chaussette, oublié ses bottes de caoutchouc et échangé son matelas (pour ce dernier, c'est peut-être nous qui n'avons pas fait attention, vu que ce sont les mêmes).  Bref, c'est pas mal pour un premier camp et connaissant l'ordre méthodique de ma fille...

Une fois que tout a été lavé et repassé, j'ai fait les valises pour notre séjour dans le Cantal.  Je vous le raconterai dans un autre billet.

Lorsque nous sommes revenus, oh miracle, il faisait beau, je me suis dépéchée de lessiver, j'ai fait tourner deux machines et pour le reste, ben, on s'est débrouillé pour mettre sécher à l'intérieur.

Quelques jours plus tard, je repréparais la valise pour notre séjour à Paris, le cadeau de mes 40 ans.  Ce séjour fera aussi l'objet d'un autre billet.

Entre tout ça, on a reçu deux familles qui ont passé pour l'une une nuit, pour l'autre deux nuits à la maison, c'était une première et c'était sympa. 

Ensuite, rendez-vous chez mon gynécologue, consultation très émotionnelle.  L'affaire "ovaires" est en train d'être réglée, j'en ai décidé ainsi quelques jours après cette consultation.  Mais je vais attendre un peu avant de vous en parler, sait-on jamais que mon gynécologue passerait par ici, je préfère qu'il soit au courant de ma décision directement.

Et puis reprise du boulot, sous la pluie.  On n'a pas été gâté côté météo ! Quelques jours de beau temps début juillet.  Puis de la pluie.  Puis quelques jours de canicules.  Puis je ne sais pas, on était dans le Cantal.  Puis, météo pas terrible.  Puis Paris, sans trop de pluie.  Puis deux semaines de pluie.

Cette année, je n'ai pas eu l'occasion de m'installer dans mon hamac ou même sur une chaise pour lire jusqu'à ce que les chauve-souris m'indiquent qu'il est temps que je rentre.  Je n'ai pas trouvé un moment pour essayer d'apprenre à la Fillette à rouler à deux roues.  Je n'ai pas arrosé mon jardin avec mes enfants.  On n'a pas fait de bataille d'eau (que celui qui a envie de prononcer "ice buckett chalange" s'abstienne).  Mon mari et moi ne nous sommes pas assis sous la pergola pour regarder les poules et rire de leurs comportements.
Cette année, on n'a sorti les jeux de société et les jeux de carte pour jouer avec Gabrielle sur la terrasse.  On n'a presque pas bougé en-dehors de nos vacances.  

Vraiment, de drôles vacances... Vivement l'année prochaine !

22 juin 2014

Envie de hurler

Les Diables rouges vont en 8ème de finale, il y a de quoi crier de joie, même si on n'aime pas le foot.  

Ce n'est pas de joie que j'ai envie de hurler.  Il s'agit de rage, de colère.  Quand cette rage peut-être tournée  vers quelque chose ou quelqu'un, cette rage a un destinataire.  La mienne n'en a pas.  

Je sais bien qu'elle est vaine, hormis m'envahir d'énergie négative, elle n'est guère utile.  Cependant, dans l'état actuel des choses, je n'arrive pas à la faire passer du négatif au positif.

Vendredi, j'ai reçu les résultats du test génétique, et il est positif.  Le cancer dont j'ai été atteinte est du à une mutation du gène BRCA1.  Il paraît que connaître son origine est une bonne nouvelle, car la "surveillance" peut être mieux adaptée, me voilà bien avancée.

Pourquoi cette rage alors ? Parce que ce cancer m'a pris ma maternité.  Il m'a obligé à arrêter d'allaiter mon fils quasi du jour au lendemain, sans que ni lui ni moi n'y soyons préparés, même si il a eu l'air de bien s'adapter.  Et voilà maintenant que ce cancer va me prendre ma féminité.

Je vais devoir me faire enlever les ovaires, car le risque de cancer des ovaires est, dans le cas d'une mutation du gène BRCA1, plutôt élevé, et qu'il est difficile de le diagnostiquer de manière précoce.  Et qui dit plus d'ovaire dit ménopause.  A quarante ans.  

Mon mari et moi étions déjà d'accord de ne pas avoir de troisième enfant.  Même si au départ, nous en voulions trois, la nature a fait qu'il y a plus d'écart qu'escompté entre la Fillette et le Viking, qu'ils nous demandent énormément d'énergie et qu'on n'a plus 20 ans.

Mon mari a beau me dire que la ménopause n'enlève rien à la féminité, ni à la sexualité, qu'il est prêt à me faire une liste de femmes ménopausées qui sont en pleine forme et pleine de vie, il n'empêche qu'être ménopausée de manière forcée à 40 ans, ça ne me convient pas, mais alors pas du tout.  

En plus, j'ai la trouille, j'ai peur de devenir une bobonne (merci à mes lectrices  ménopausées de lire plus loin avant de s'énerver).  Les chimiothérapies m'ont mise en "pause" pendant 11 mois.  Et à partir d'un certain moment, j'ai eu des douleurs aux articulations plutôt handicapantes.  Le soir, je ressemblais à un manchot empereur qui protège sont petit.  Lorsque je quittais mon fauteuil, je marchais quasi pliée en deux, en me tenant à la table, et en faisant de tout tout petits pas.  J'avais mal aux chevilles, aux genoux, aux hanches, aux mains.  Lorsque mes règles sont revenues, les douleurs se sont miraculeusement envolées.  On me dit que c'était un autre contexte, que peut-être que ça ne se passera pas ainsi.  Sauf que quand je n'aurai plus d'ovaire, si ces douleurs reviennent, il sera trop tard pour revenir en arrière.

La généticienne a été très claire, très professionnelle, très empathique.  Mon mari, rassurant, se disant pas inquiet du tout.

J'ai eu la chance de voir mon gynécologue, sur qui je peux compter, juste après le rendez-vous avec la généticienne.  C'est lui qui m'opérera.  "Ca va aller" a-t-il dit.  De commun accord, on en discutera sérieusement après nos vacances respectives.  L'opération ne doit pas se faire dans l'urgence, mais j'ai comme un doute de pouvoir attendre 5 ans.  Je ne sais pas encore ce qu'en pense mon gynécologue, mais mon mari ne sera sûrement pas tenté par ce risque-là.

Moi non plus d'ailleurs.  Je n'ai pas envie d'enfiler à nouveau mon costume de Xéna la Guerrière pour lutter contre un niveau cancer, d'autant plus que celui-là est souvent plus méchant, parce que détecté tardivement.  Je sais qu'on a toujours le choix.  Les options sont les suivantes : je me fais enlever les ovaires et je multiplie mes chances de survie ou je ne le fais pas, et dans ce cas, les métastases sont souvent installées quand le diagnostic est posé.  Vous appelez ça un choix ?

Mon mari vantait vendredi ma capacité à rebondir.  J'y arriverai sûrement cette fois-ci aussi, mais là tout de suite, je n'en suis pas capable.

La mutation du gène BRCA1 engendre d'autres choses.  Tout d'abord, une IRM devra être réalisée chaque année pour le sein droit, au moins jusqu'à mes 70 ans.  En cas de récidive, un protocole différent est mis en place.  
Le risque de mélanome est plus élevé; j'allais déjà une fois par an chez la dermatologue, il faudra absolument continuer.  De même le risque  d'un autre cancer est sensiblement plus élevé aussi, donc, je dois faire attention à toute anomalie comme la perte de poids (hors régime bien sûr), ainsi qu'à une fatigue inexpliquée.  

Mes enfants sont évidemment concernés.  Hors de question toutefois d'en parler, ni même d'évoquer cela devant eux.  Ils ont déjà assez subi les conséquences du cancer du sein.

Ils ont chacun une chance sur deux d'être porteurs.  Pour le Viking, si c'est négatif, lui et sa descendance sont tranquilles.  Si c'est positif, le risque de cancer de la prostate est légèrement augmenté, mais pas de manière significative.  Ses éventuelles filles, par contre, seraient traitées comme ma fille.
Pour la Princesse, si c'est positif, elle sera sous haute surveillance à partir de 20-25 ans.  Cependant, comme dit plus haut, pas question de lui en parler maintenant, et ce sera à elle de choisir si elle veut faire le test ou pas.  La généticienne m'a certifié que jamais un test positif n'était un obstacle à fonder une famille, et qu'il ne fallait pas se dépécher pour avoir des enfants.  Et surtout que le discours qu'elle nous a tenu vendredi, c'est le discours qu'elle tiendrait à notre Princesse si elle avait 18 ans aujourd'hui. Or, en 9 ans, la médecine peut progresser, et le discours à ce moment-là sera sûrement différent.  

Il y a peu, quelqu'un me disait que je méritais la paix plus tôt que les autres... Ca ne me semble pas bien parti...

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